
LES PRÉMICES

Première obédience mixte, la fondation du « DROIT HUMAIN » se situe à la fin du 19e siècle. La société française change, et des femmes engagent, avec quelques hommes, un processus de réflexion sur la condition féminine. À partir de 1865, Maria Deraismes, femme de lettres reconnue, journaliste et oratrice de talent, engagée dans les luttes sociales, attire l’attention de francs-maçons du Grand Orient de France qui l’invitent à animer des conférences dans leurs loges. En 1880, le franc-maçon Georges Martin, conseiller général, sénateur de la Seine, militant laïque, mène campagne pour l’admission des femmes en franc-maçonnerie. Car comment prétendre œuvrer au progrès d’une Humanité que l’on amputerait de la moitié de ses membres ?
Confronté aux refus répétés des Loges, les francs-maçons de la Loge Les Libres Penseurs du Pecq décident d’initier Maria Deraismes le 14 janvier 1882. Face aux difficultés qui s’élèvent à la suite de cette transgression et afin de ne pas gêner la loge qui l’avait initiée, Maria Deraismes cesse alors d’assister à ses réunions. Pourtant, chaque année, la question de l’initiation des femmes est à nouveau soulevée et le frère Georges Martin se fait particulièrement remarquer par sa pugnacité en dépit de ses échecs renouvelés. Les années passent sans que la situation ne se modifie. Au bout de dix ans de tentatives infructueuses, Maria Deraismes et Georges Martin choisissent la voie de l’audace et d’une nouvelle transgression.
LA PREMIÈRE LOGE MIXTE

Pour créer cette première loge mixte, il faut avoir des membres fondateurs et, parmi eux, des femmes initiées. Le 4 avril 1893, Maria Deraismes initie treize femmes profanes et affilie le frère Georges Martin. La Grande Loge Symbolique Écossaise Mixte de France vient de naitre et avec elle la franc-maçonnerie mixte. Dès le début, cette première loge mixte revendique pour tous, hommes et femmes, les mêmes droits et la justice sociale.
Le frère Georges Martin et les sœurs fondatrices ont une même volonté : situer la loge au-delà des frontières, des ethnies, des religions et des cultures. Dès 1896, une Constitution et des Règlements précisent les contours de cette nouvelle Grande Loge : « Obédience mixte, juridiction universelle ». Son caractère internationaliste prend alors force et vigueur. Georges Martin comprend alors la nécessité d’un Suprême Conseil nouveau, dont le caractère de mixité inédit lui permettra de revendiquer une juridiction universelle. Le 11 mai 1899 le Suprême Conseil du DROIT HUMAIN est constitué puis l’année 1901 voit la naissance de l’Ordre Maçonnique Mixte International LE DROIT HUMAIN
DANS LE MONDE
À ce jour, après plus de 130 ans, malgré les guerres, malgré les interdictions de pratiquer la maçonnerie dans un certain nombre de pays totalitaires ou soumis à des idéologies intégristes, malgré des préjugés encore tenaces, LE DROIT HUMAIN, première obédience mixte, toujours plus vivant et dynamique, continue à se développe là où, il y a encore quelques années, personne n’aurait imaginé que des hommes et des femmes puissent se réunir pour travailler à leur progrès et à celui de l’Humanité.
A MANTES LA JOLIE

En cette année de quarantenaire de notre Loge Travail et Tolérance, nous avons conscience du chemin parcouru. Nous avons aussi conscience de celui qui reste à parcourir. Alors mettons à profit notre expérience et tournons nos regards vers l’avenir. Citons Maria Deraismes qui, à la veille de sa mort, nous laissait ce message d’espoir :
Je vous laisse le Temple inachevé ; poursuivez entre ses Colonnes, le Droit de l’Humanité.
Maria Deraismes – 1894
En 2025, LE DROIT HUMAIN représente plus de 15000 frères et sœurs et est présent dans plus de soixante pays sur les cinq continents.